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Hiroshima, la véritable histoire
Vidéo numérique
Cette enquête de grande ampleur replace la vérité historique aux avant-postes et propose d’étonnants témoignages sur un événement qui a provoqué tant d’aveuglement.
Les noms sont entrés dans la mémoire collective, et ils résonnent encore de manière macabre. Le projet atomique américain s’appelait "Manhattan Project", la bombe, "Little Boy", et l’avion qui a ouvert sa soute, Enola Gay. Le 6 août 1945, sur ordre du président Truman, un bombardier B-29 largue sur Hiroshima la première arme nucléaire jamais utilisée lors d’une guerre. "Il y eut un anneau de feu rouge et aveuglant, un scintillement de couleurs. Je ne devrais pas le dire, mais c’était magnifique", confie un des survivants. "L’aube d’une ère nouvelle", assurent certains scientifiques. Quatre-vingt mille Japonais paient sur le champ de leur vie ce basculement de l’histoire de l’humanité, au moins cent quarante mille au total trouveront la mort. Si, bien entendu, les suites immédiates et dantesques de l’explosion sont l’épicentre du documentaire, elles n’en constituent pas l’unique objet. Grâce à la révélation d’étonnants secrets, Hiroshima, la véritable histoire dissipe les écrans de fumée qui ont, en grande partie à cause de l’habile désinformation occidentale, détourné le monde de la réalité des faits.
Test grandeur nature
Cette investigation ambitieuse éclaire aussi bien les motivations réelles des Américains que les conséquences sociales, sanitaires et environnementales du désastre. "Little Boy" était-elle un "mal nécessaire" pour forcer les Japonais à capituler ? Le film démontre que le pays de l’empereur Hirohito avait de toute façon déjà perdu la guerre et s’apprêtait à négocier. Les objectifs de Truman étaient autres : tester in vivo l’efficacité de la bombe et devancer les Russes dans la course à l’armement. Même duplicité après la seconde explosion atomique, à Nagasaki, le 9 août : les Américains coupent du monde les zones japonaises dont ils ont pris le contrôle, mènent des études scientifiques mais ne soignent personne. Le quotidien des irradiés est occulté : considérés comme des pestiférés, ils doivent subir l’emprise rapace des mafias japonaises et la désagrégation des rapports humains. Dans le même temps, aux États-Unis, une propagande gouvernementale massive tente de légitimer les bombes et de rendre populaire le recours au nucléaire. Bénéficiant d’images d’archives inédites et de documents confidentiels, le film de Lucy van Beek met en avant de nombreux témoignages, notamment de Japonais (experts, agents secrets, survivants).