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Les merveilles : roman
Livre
Edité par Grasset. Paris - impr. 2011
Cynique et moqueuse, Evelyne est une adolescente de 13 ans qui méprise ses parents, tyrannise son frère et chérit son chien Lulu. Un jour, son père mutile Lulu sous ses yeux et sa vie bascule dans la violence.
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Les merveilles qui tentent de Claire Castillon
Une « merveille », c’est un beignet, un peu comme un pet de nonne, la fente en plus. Un chien amputé, une famille vérolée, des beignets à trou : bienvenue chez Claire Castillon ! Lulu aboie, aboie beaucoup, aboie trop, même pour un chien. Pour calmer cette sale bête, le père d’Evelyne dégaine la correction de choc. Du haut de ses douze ans, Evelyne assiste effarée à la scène de torture : traîné derrière la voiture, Lulu finit sur trois pattes et Evelyne définitivement détraquée. « Les cloches sonnent » dans son crâne et ne cesseront jamais. « Ma voix, c’est la menace qui plane. Elle écrase ce que je pense ou pense à ma place, plus forte, plus directe. Moi toute seule, je prendrais bien un chemin de traverse, et je pardonnerais aux cons. Même à mon père je trouverais des excuses, on sait jamais les miracles possibles dans sa propre humanité, mais ma voix non, ma voix ne pardonne rien ». C’est donc la « voix » d’Evelyne qui nous raconte la maisonnée, une voix pleine de marteaux comme celui qu’elle abat sur la tête de sa mère. Elle crache la lâcheté et le sadisme du père. Elle parle du « rond » de la mère, sexe malade autour duquel toute la famille s’est figée, chacun sur son orbite. Et elle raconte surtout Lulu, le chien adoré, martyr et miroir, sa raison de vivre en somme. Puis, l’adolescence prend fin, vient l’heure du départ : Evelyne épouse le gentil Luiggi, pond la fade Ophélie et rame dans une vie qui n’a rien pour lui plaire. Alors, pour échapper à l’ordinaire et dompter ses « cloches« , Evelyne alias Lulu décide de vendre son cul. Escort-girl appliquée, elle amasse les billets et enjolive son quotidien. Pour améliorer sa condition, elle se trouve même un amant et se laisse séduire un temps par sa culture-confiture. Mais, malgré tous ses efforts et sa bonne volonté, sa « voix » ne disparaît pas et les mots tapent dans sa tête, tintent dans ses mains, explosent dans tous les coins. Chez Claire Castillon, les mots sonnent fort et la douceur n’est que passagère…
Marine, bibliothécaire - Le 26 novembre 2019 à 16:11